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Pour la deuxième fois, Jan Buettner organise un tournoi d’échecs dans son luxueux resort du Weissenhaus, réunissant certains des meilleurs joueurs de la planète. Il y a deux ans, cet entrepreneur hambourgeois s’est interrogé sur ce qui lui procurait le plus de plaisir. Outre sa passion pour la musique, c’est le jeu d’échecs qui s’est imposé à lui. Enfant, Buettner avait appris les échecs à l’école, et il a décidé de renouer avec cette passion. Il a suivi des cours en ligne avec Niclas Huschenbeth, avant d’inviter son professeur au Weissenhaus. De leurs échanges est née l’idée d’organiser un tournoi dans ce cadre élégant, niché au bord de la mer Baltique. Huschenbeth a alors suggéré de contacter Magnus Carlsen, la superstar des échecs. Buettner et Carlsen se sont rencontrés à Dubaï. Le n°1 mondial a accepté de participer, mais à une condition: que ce soit en Chess960. L’ancien champion du monde trouve en effet le jeu avec des positions de départ aléatoires bien plus excitant que les échecs classiques. Buettner a accepté, et le projet a pris forme. En février 2024, le premier grand tournoi de Freestyle Chess a vu le jour, transformé en un véritable spectacle dans ce cadre somptueux. Buettner, également fan de Formule 1, s’est inspiré de l’univers spectaculaire de ce sport :
Dans le sport, l'humain doit être au centre, ainsi que tout ce qui l'entoure. Aux échecs, on ne voit pas ce qui se passe, et cela semble ennuyeux pour les non-initiés. La F1 est un spectacle, mais en réalité, le sport automobile est aussi assez monotone, avec des voitures qui tournent en rond. Ce sont les histoires autour des sportifs qui font la différence.
Dans un deuxième temps, le tournoi de Freestyle Chess au Weissenhaus a évolué en une série, calquée sur le modèle des tournois de tennis du Grand Chelem. Après l’étape de la mer Baltique, la série se poursuivra en avril à Paris, puis en juillet à New York, en septembre à Delhi, et enfin en décembre en Afrique du Sud. Un autre tournoi pourrait encore s’ajouter au programme.
Les participants plébiscitent les échecs avec des positions de départ inédites. Dans ces situations imprévisibles, même les meilleurs commettent des erreurs dès les premiers coups. Une part de hasard s’invite, redistribuant les cartes à chaque partie. Même Magnus Carlsen, habituellement si dominateur, se retrouve vulnérable dans ce format.
Avec les meilleurs joueurs mondiaux au départ, cette série revendique le statut de championnat du monde. Une ambition qui n’a pas échappé à la FIDE, dont les représentants ont pris contact avec Buettner. Après un début de collaboration prometteur et une volonté de coopération, les relations entre Carlsen et Buettner d’un côté, et la FIDE, représentée par Arkady Dvorkovich et Emil Sutovsky, de l’autre, se sont progressivement détériorées. Le conflit s’est intensifié et a fini par éclater au grand jour. La question centrale: qui, en dehors de la FIDE, a le droit d’appeler un événement d’échecs «championnat du monde»? Pour la FIDE, cela inclut également toutes les variantes d’échecs, une position qui a alimenté les tensions.
Ces dernières semaines, Freestyle Chess et Jan Buettner ont attiré une attention médiatique considérable, probablement plus que l’organisateur et mécène ne l’aurait souhaité. Au Weissenhaus, les journalistes se sont succédé pour l’interviewer, cherchant à capter chaque détail de son histoire. Malgré cet emploi du temps chargé, Buettner a trouvé le temps de recevoir l’équipe de ChessBase pour une interview vidéo dans son bureau du Kavaliershaus. Ce lieu, empreint de nostalgie, regorge de trésors pour les amateurs de culture pop: une collection complète de vieux albums d’Astérix, un quartet de Raumpatrouille Orion, une série de modèles réduits de voitures soigneusement alignés, ainsi que plusieurs jeux d’échecs. Les murs étaient également ornés de photos, dont une de Klaus Buettner, le père de Jan Henric. Ancien rédacteur en chef de Hörzu, Klaus partageait une passion pour la musique, comme en témoigne une photo le montrant aux côtés des Beatles lors de leur légendaire passage au Starclub de Hambourg.
Dans son entretien avec André Schulz, Jan Buettner évoque son engagement passionné dans le monde des échecs. Au-delà du Freestyle Chess, il soutient activement le Hamburger SK, la section échecs du FC St. Pauli, et accompagne plusieurs jeunes talents allemands grâce à la Weissenhaus Chess Academy. Il partage également ses ambitions pour l’avenir, dessinant les contours d’un projet qui dépasse le simple cadre compétitif.
Cependant, le conflit avec la FIDE a pesé lourd. D’innombrables discussions ont coûté beaucoup de temps et d'énergie, transformant ce qui aurait pu être une collaboration fructueuse en une bataille épuisante. Si Buettner reconnaît que cette controverse a accru la visibilité de son initiative, il n’en demeure pas moins que cette épreuve a été profondément éprouvante, tant sur le plan personnel que professionnel.
Vidéo et montage: Arne Kähler.