.jpeg)
ChessBase 17 - Mega package - Edition 2024
It is the program of choice for anyone who loves the game and wants to know more about it. Start your personal success story with ChessBase and enjoy the game even more.
Master Class Vol.8 - Magnus Carlsen 2nd Edition
Découvrez comment Carlsen a adapté ses ouvertures pour pouvoir surpasser stratégiquement ses adversaires en milieu de partie ou pour obtenir un avantage durable en finale.
Le troisième match de championnat du monde de Magnus Carlsen était peut-être le plus difficile. Pour la première fois, le Norvégien a dû revenir de l'arrière, car c'est son adversaire qui a marqué une victoire en premier - et il l'a fait dans la partie 8 (sur 12). Le champion du monde a eu du mal à tirer le meilleur parti de ses petits avantages face à un défenseur coriace, mais il a finalement réussi à égaliser et à remporter le match dans les prolongations en parties rapides.
Le challenger était le GM russe Sergey Karjakin. Le contemporain de Carlsen. Karjakin a ouvertement parlé du soutien massif qu'il a reçu de la Fédération russe pour affiner sa préparation. Au vu du déroulement du match, ce travail acharné a porté ses fruits. Karjakin était plus que prêt à entrer dans des lignes complexes de l'Espagnole ou de l'Italienne - pour ne citer que deux des systèmes vus pendant le match - contre un des meilleurs joueurs de toute l'histoire des échecs.
Se qualifier pour affronter Carlsen n'avait toutefois pas été une tâche facile pour Karjakin. À égalité de points avec Cauana a une ronde de la fin du Tournoi des Candidats, le hasard faisait que les deux joueurs s'affrontaient dans la dernière. Le Russe avait les Blancs, et une nulle lui suffisait... si Anand ne battait pas Svidler. Mais Caruana, obligé de gagner, va mettre toutle monde d'accord en poussant excessivement avec les Noirs, offrant la victoire et la première place du tournoi à Karjakin.
Dans le match, qui s'est déroulé au Fulton Market building dans le South Street Seaport à Lower Manhattan, deux parties nulles plutôt tranquilles ont été suivies d'une série de trois parties dans lesquelles d'abord Carlsen (parties 3 et 4) et ensuite Karjakin (partie 5) n'ont pas réussi à profiter de petites occasions de marquer la première victoire du match. La première partie décisive du duel n'eut lieu qu'à la huitième ronde, Karjakin remportant le point. Sous le choc, Carlsen ne se présenta pas à la traditionnelle conférence de presse qui suit les parties.
Le Norvégien retrouvait finalement la force mentale nécessaire pour rebondir et, après avoir chanceusement égaliser à la ronde 10 - Karjakin ne voyant pas - ou ne croyant pas - en une répétition quasi forcée après le 20e coup des Blanc, il se défaisait du Russe dans les parties de départages à la cadence rapide.
Ci-dessous des extraits d'un excellent récapitulatif des parties publié pour la première fois sur notre site d'actualités en 2018. Le GM danois Lars Bo Hansen a fait un travail merveilleux en présentant les moments forts de ce match très disputé!
Trouvez des moyens de percer le Mur de Berlin érigé par les Noirs grâce au GM Alexi Shirov!
En utilisant de puissants moteurs d'échecs, j'ai effectué une analyse coup par coup de tous les coups du match. J'ai classé un coup comme une "inexactitude" s'il s'écartait jusqu'à 0,40 du meilleur coup du moteur à grande profondeur; comme une "erreur" pour un écart de 0,40 à 1,00; et comme une "gaffe" pour un écart supérieur à 1,00.
Au total, 625 coups ont été joués, dont 74 étaient soit des inexactitudes (I), des erreurs (M) ou des gaffes (B). Cela équivaut à un pourcentage global d'IMB de 11,84%, réparti en 5,12% I; 4,96% M ; 1,76%. Pas étonnant qu'il soit difficile de gagner des matches dans un championnat du monde, tellement ces gars-là font peu d'erreurs significatives!
En décomposant les IMB de chaque joueur, voici les distributions dans les parties régulières :
La conclusion est que les deux joueurs ont fait peu d'IMB dans les parties à cadence classique, mais que Karjakin était légèrement plus enclin à commettre des erreurs plus importantes. Cependant, cela n'a pas suffi à départager les deux joueurs dans les 12 parties régulières. La plupart des parties ont été jouées à un niveau élevé. En fait, sur les 12 parties du match régulier, cinq parties (1, 2, 6, 11, 12) ont été "parfaites" en ce sens qu'aucun des joueurs n'a commis la moindre imprécision.
Après deux parties "parfaites", la partie 03 a été la première à comporter des IMB, ce qui a permis à Carlsen d'obtenir son premier avantage décisif du match, qu'il ne parvenait pas à concrétiser.
Vous trouverez l'analyse de tous les exemples dans le replayer à la fin de cet article.
La quatrième partie a filé de justesse entre les doigts de Karjakin, lorsque Carlsen a méprisé la possibilité d'une forteresse - affirmant d'ailleurs en conférence de presse: "Je ne crois pas aux forteresses".
Après ces ratés, aucun des deux joueurs n'a obtenu d'avantage décisif jusqu'à la bataille du temps de la huitième partie, où Carlsen s'est trop avancé dans ses tentatives de percer. Cela s'est retourné contre lui et a donné au challenger un point d'avance à quatre rondes de la fin.
Retrouvez la partie de la ronde 08 annotée par Fabiano Caruana!
Navigating the Ruy Lopez Vol.1-3
L'Espagnole est l'une des plus anciennes ouvertures. Elle continue pourtant à jouir d'une grande popularité, et tout spécialement au plus haut niveau! Dans cette trilogie, le super-GM américain Fabiano Caruana présente un répertoire complet pour les Blancs
Carlsen, mortifié au terme de la huitième ronde. | Photo: Albert Silver.
Pour la première fois, Magnus Carlsen était mené au score dans un match de championnat du monde! Comment le Norvégien allait-il réagir. Il devait tout d'abord passer le cap de la neuvième ronde avec les Noirs - disposant par la suite des rondes 10 et 12 pour riposter avec les Blancs.
Selon Kramnik, la partie 09 a été une très bonne partie, surtout compte tenu de la nouvelle situation psychologique. Karjakin y a exercé une certaine pression, mais en fait la partie est restée tout du long très équilibrée. La position critique est arrivée au coup 38, juste avant le contrôle de temps. À ce moment-là, Carlsen, bien que disposant de peu de temps, a pris une décision audacieuse mais risquée avec 38...♞e7. Ce n'était peut-être pas le coup le plus fort selon les moteurs, mais il a obtenu le résultat qu'il recherchait!
La neuvième partie a également été annotée par Caruana!
Plus que trois parties... Comment le champion du monde devait-il aborder l'antépénultième?
Début de la ronde 10. | Photo: Albert Silver.
Carlsen se décidait pour une longue partie de manœuvres, mettant l'accent sur l'obtention d'une position à son goût et où il pourrait exercer une pression pendant une longue période, sans prendre de risque excessif. Un plan judicieux, mais qui a failli échouer lorsque le champion du monde fit une simple erreur de calcul au 19e coup, donnant à Karjakin une chance de forcer une nulle:
Le challenger n'exploitait pas cette occasion, et s'est retrouvé dans la position, courante pour lui, de devoir accepter une défense passive dans une finale solide mais légèrement moins bonne. Or c'est également dans ce type de position que Carlsen est le meilleur, et à partir de là, il s'est mis au travail pour faire quelque chose de son léger avantage. Et finalement, même le prétendu meilleur défenseur du monde finit par craquer sous la pression incessante de son talentueux adversaire. En effet, après 55 coups de défense tenace, Karjakin craquait en jouant 56...♜hh7?
Les deux joueurs signaient rapidement la nulle dans les deux dernières parties, décidés de s'en remettre au sort des parties rapides. Le secondant principal de Carlsen, Peter Heine Nielsen expliquait le choix de Carlsen de ne pas tenter sa chance avec les Blancs dans la dernière ronde comme stratégiquement tout à fait justifié, puisque si vous vous considérez comme le meilleur joueur, il est cohérent de miser sur quatre parties pour qu'une seule. On ajoutera que pendant qu'on imagine Karjakin se préparer à fond les ballons avant cette dernière ronde, Carlsen a pu décompresser, sachant qu'il n'allait pas jouer. Il préparait déjà la section rapide, et son adversaire n'aura jamais le temps de s'y mettre vraiment, devant en plus digérer la surprise du non match de la dernière ronde.
Opening package: 1.b3 and Black Secrets in the Modern Italian
Wesley So propose pour les Blancs l'Attaque Nimzo-Larsen (1.b3), et ils dévoilent ses secrets avec les Noirs dans l'Italienne!
Karjakin vs Carlsen, playoff 2016. | Photo: Albert Silver.
Cela s'est avéré être la bonne décision. Carlsen a dominé les playoff sur le score sans appel de 3-1, après avoir même manqué plusieurs fois le gain dans la deuxième partie. Il n'est pas surprenant que le taux d'erreurs ait été beaucoup plus élevé dans cette cadence. La pression et l'horloge font des ravages. Voici les statistiques IMB: 209 coups joués au total et un IMB% de 29,67% (par rapport aux 11,84% des parties classiques).
Répartis entre les inexactitudes, les erreurs et les gaffes respectivement, nous avons: 8.13% I ; 17.22% M ; 4.31% B. La précision de Karjakin s'est particulièrement détériorée. Voici les statistiques par joueur dans les parties rapides:
La décision de Carlsen dans la partie 12 d'aller directement à l'éliminatoire en rapide a été validée dans les faits sans aucune discussion possible. Bien que le contrôle du temps soit plus court, Karjakin n'a pas changé sa stratégie de sécurité d'abord. Lorsque Carlsen a fait une petite imprécision dans la première partie rapide, Karjakin n'a pas vraiment essayé de la punir, et la partie s'est rapidement terminée par une timide nulle. Le manque d'audace du Russe, qui était déjà sa marque de fabrique dans les parties classiques, étaient maintenant plus flagrant - et se paiera cash.
La deuxième partie a, elle, été passionnante: après avoir commis une erreur de jugement majeure au début de la partie, Karjakin a fait preuve de la même ténacité qu'on lui connaît pour réussir à arracher la nulle alors qu'il ne restait que peu de temps et que Carlsen avait manqué par trois fois le coup décisif.
Malgré la déception de ne pas avoir gagné cette partie, le champion du monde était prêt pour la troisième partie rapide, comme le démontre son impressionnante victoire. Il est intéressant de comparer la perspective des GMs avec les évaluations cyniques et froides des moteurs d'analyse. Là où les GMs voient une performance dominante du Champion du Monde, culminant dans un brillant sacrifice positionnel de ♟, les moteurs d'analyse déclarent simplement que Karjakin aurait pu maintenir la position en équilibre jusqu'à quelques coups avant la fin. Je suis d'accord avec le commentaire pertinent d'Anish Giri dans New In Chess:
Et cette magnifique position n'est même pas objectivement meilleure pour les Noirs [selon les moteurs], mais c'est l'un de ces moments où, en tant qu'annotateur, vous devez vous ressaisir, passer outre l'IA et simplement affirmer que les Noirs dominent.
Dans un vrai partie, aucun humain ne serait capable de tenir.
Une brillante victoire de Carlsen. Karjakin avait une dernière cartouche... avec les Noirs. Il optait pour une Sicilienne espérant se donner du jeu en provoquant un déséquilibre positionnel, mais Carlsen a gardé la position sous contrôle et a conclu la partie et le match avec un sacrifice de ♕ magistral forçant le mat.
Sélectionnez dans la liste la partie qui vous intéresse.
Le Championnat du Monde de 2016 a été couvert en profondeur dans le ChessBase Magazine 176.
ChessBase Magazine annual subscription plus EXTRA - original ChessBase USB stick with 128 GB * Depuis plus de 20 ans, le magazine ChessBase est l'une des principales revues internationales d'échecs. Le magazine bilingue (anglais/allemand) paraît tous les deux mois et, comme il s'agit d'un numéro combiné d'un magazine imprimé et d'un DVD, il offre le meilleur matériel d'entraînement possible pour les joueurs de club et les professionnels. Qu'est-ce que vous attendez ? Avec le magazine ChessBase, vous êtes programmé pour gagner ! Les avantages qu'il vous offre sont imbattables!
