Fischer vs Spassky – Reykjavik 1972 – Deuxième et troisième parties

Par Paul Kohler
03/12/2022 – Après le désastre de la première partie du match, Bobby Fischer était sur le point d'abandonner et de rentrer chez lui! Le challenger a continué à protester vigoureusement au sujet des caméras, et, ses exigences n'ayant pas été satisfaites, il ne s'est pas présenté pour la deuxième partie, déclaré victoire par forfait pour Spassky, qui mènait dès lors 2-0. Bobby qui avait réservé un vol retour pour New York, décida au dernier moment de jouer tout de même la troisième partie, laquelle s'est tenue dans une salle de ping-pong isolée! Frederic Friedel nous rafraîchit la mémoire dans ce nouvel article en l'honneur du cinquantenaire du match du siècle.

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Bobby Fischer en Islande

Échecs dans une salle de  ping-pong

Après son arrivée tumultueuse à Reykjavik, les préparatifs du Match du siècle à Laugardalshöllin et le désastre de la première partie, le challenger Bobby Fischer était sur le point d'abandonner tout l'événement et de rentrer chez lui.

Dès la première partie, Fischer s'est plaint auprès de l'arbitre principal, Lothar Schmid, que la caméra qui passait par un trou dans le panneau de la FIDE situé au fond de la scène le dérangeait.

Pour la deuxième manche, Fischer a exigé que toutes les caméras de télévision soient démontées et qu'un certain nombre de sièges de spectateurs au premier rang soient retirés.

La deuxième partie est prévu pour le jeudi 13 juillet. Les tours de caméras sont démontées, et les caméras elles-mêmes sont déplacées dans deux petites alcôves, au-dessus de la scène, qui abritent la climatisation. De là, elles peuvent filmer l'action à travers des trous de 10 cm. L'arbitre du match, Lothar Schmid, se présente dans la salle de jeu à 14h40 et examine le dispositif. "Si Bobby s'y oppose, dit-il, je rendrai une décision contre lui".

À 16h30, Fred Cramer, le manager de Fischer, appelle de la salle de jeu et dit à Bobby: "Les tours sont sorties, ainsi que la caméra dans les coulisses. Ils ont trouvé un nouvel endroit génial pour les caméras - complètement invisible et inaudible!" Mais Fischer est catégorique: "Je veux que toutes les caméras soient éteintes!" Il a refusé de se rendre dans la salle. À 17h, heure du début du match, Schmid est entré sur scène et a déclenché le chronomètre de Fischer. Le challenger a 60' pour faire son premier coup. S'il ne le fait pas, il perdra la partie.

Le président de la Fédération islandaise des échecs, Gudmundur Thorarinsson (ci-dessus), suggère à ce moment que Fischer joue la deuxième partie sous protêt - ce à quoi Bobby a simplement répondu: "Il me prend pour un idiot? Dites à Thorarinsson que s'ils me déclarent forfait, c'est fini! Je prends le prochain avion pour rentrer chez moi." Le Grand Maître Fridrik Olafsson est intervenu et à 17h47, après avoir parlé avec Fischer, il a appelé Schmid pour lui dire: "Bobby va jouer, mais tu dois demander à Spassky s'il accepte de remettre les pendules zéro." Schmid répond: "Je ne peux pas. Bobby a douze minutes pour jouer son coup." A 18 heures, Schmid s'est approché de la table de jeu et a arrêté le chronomètre. "M. Fischer ne s'est pas présenté dans la salle de jeu", annonce-t-il. "Selon la règle 5 de l'accord d'Amsterdam, il perd la partie par forfait."

Dans les couloirs, l'affichage montrait: Fischer a déclaré forfait pour la deuxième partie - le score est maintenant de 0-2.

Ce qui s'est passé ensuite est décrit de façon saisissante par le professeur Christian Hesse dans A great moment in chess:

Bobby Fischer proteste officiellement contre le forfait dans une longue lettre adressée à Lothar Schmid, qu'il remet en personne aux premières heures du 14 juillet dans la chambre d'hôtel de Schmid. Un autre avocat de Fischer, Andrew Davis, arrive quelques heures plus tard des États-Unis pour convaincre les membres du Comité du Match d'annuler la décision de forfait de Schmid. Le Comité se réunit à 10h le même jour. Il confirme la décision de l'arbitre.

Après cette décision, Fischer demande à Fred Cramer, son principal assistant à Reykjavik, de préparer son départ d'Islande. Peu après, il fait une réservation pour le vol de 15h15 à destination de New York, le 17 juillet. Fischer dit à Cramer: "Je veux que tu ailles chercher ces billets ce soir et que tu me les amènes ici. Ensuite, je veux que tu trouves un plan pour me faire sortir en douce de l'avion. Ils pourraient essayer de m'arrêter, tu sais. Il faut que ce soit secret."

Pendant ce temps, Henry Kissinger est à San Clemente, en Californie, impliqué dans plusieurs séries de discussions approfondies avec l'ambassadeur soviétique Anatoly Dobrynin lors d'un sommet américano-soviétique. À un moment de la journée, il trouve le temps de passer un appel téléphonique au 22322 de Reykjavik, le numéro permettant de joindre Fischer. En outre, de nombreux télégrammes arrivent pour Fischer, l'exhortant à continuer de jouer.

On sait que Fischer a pris la décision de continuer presque à la dernière minute, en début d'après-midi le dimanche 16 juillet, jour prévu pour la troisième partie. Il avait auparavant demandé à Cramer de changer sa réservation pour le dernier avion quittant Reykjavik ce jour-là. Vers 15h, Cramer a frappé à la porte de Fischer pour aller le chercher pour le vol. Son secondant, William Lombardy, lui ouvre la porte, Paul Marshall était également dans la pièce, les télégrammes éparpillés un peu partout.

Fischer: "Cet avantage de deux points va rendre les choses difficiles. Mais je peux encore le faire, vous savez."
Marshall: "Je sais que tu peux, Bobby."
"Très bien. Mais tu dois me faire entrer dans l'arrière-salle."

Marshall a agi en téléphonant à Schmid, lui disant que Fischer avait accepté de jouer si la troisième partie se déroulait dans une petite pièce séparée de trente pieds sur soixante, à l'arrière de la scène sans caméras, hors de vue des spectateurs de la salle principale. Elle était normalement utilisée pour le ping-pong. L'accord d'Amsterdam, signé par les deux joueurs, stipulait qu'un match pouvait être déplacé dans cette pièce en cas de perturbation dans la salle principale.

Brad Darrach rapporte qu'à ce stade, Marshall a dit: "Je l'ai!" Se dirigeant vers le mur le plus proche, il a sorti une hache et l'a brandie. "Vous avez besoin d'être dérangé? Je vais vous en donner une! Je vais descendre sur la scène tout de suite et fracasser cette table d'échecs! Avec la table détruite, vous ne pourrez pas jouer dans la salle, vous devrez jouer ici. Combien de jours de prison pour destruction de propriété privée? Un jour? Bon sang, ça vaut le coup!" Schmid a essayé de rire. "Ce ne sera pas nécessaire", a-t-il dit. "Je vais appeler M. Spassky."

Schmid considérait qu'il outrepassait son autorité s'il déplaçait simplement la partie 3 là-bas. Il devait obtenir l'approbation de Spassky. Il appela le Champion immédiatement. Spassky acquiesça sans en parler à son équipe. Les membres de celle-ci ne l'apprennent qu'en prenant place dans l'auditorium principal. Le champion soviétique se sentait redevable envers Fischer suite au point reçu gratuitement.

Un peu plus tard, quelques minutes avant 17h, Lothar Schmid se trouve dans la salle de ping-pong. Elle ne contenait guère plus qu'une chaise noire et chromée pour Fischer et un simple fauteuil pour Spassky, ainsi qu'une table de jeu.

Schmid ouvre une fenêtre. On entend le bruit des enfants qui jouent dehors. Spassky arrive peu après et cherche Fischer. Mais celui-ci n'est pas là. Spassky s'est assis à l'échiquier. Puis Fischer arrive. Et ses yeux se posent immédiatement sur une caméra de télévision en circuit fermé qui a été installée au plafond pour retransmettre la partie au grand public dans la salle principale, aux journalistes dans la salle de presse et aux commentateurs. Elle avait été enveloppée dans des couvertures. Les spectateurs avaient payé cinq dollars chacun, et certains d'entre eux se sont plaints par la suite qu'il n'y avait qu'un écran de télévision au lieu du véritable spectacle en direct.

"Pas de caméras!" Fischer rugit. Il fait les cent pas dans la pièce, allumant et éteignant des interrupteurs sur le mur. Schmid lui demande d'arrêter car Spassky est dérangé. "Tais-toi, Lothar!" lance Fischer à Schmid.

Spassky devient blanc et se lève. Schmid se souviendra plus tard: "Quand Bobby m'a crié dessus, Boris s'est énervé et a dit: "Si vous n'arrêtez pas cette querelle, je vais retourner à la salle de jeu et demander à y jouer". Spassky avait déjà atteint la porte. Schmid a été pris de panique. Il supplie Spassky: "Boris, tu as promis." Spassky haussa les épaules. Schmid se tourne vers Fischer: "Bobby, sois gentil." Schmid se souvient: "Je sentais qu'il n'y avait qu'une seule chance de les réunir. C'étaient deux grands garçons, et j'étais le plus âgé. Je les ai pris tous les deux et les ai poussé par les épaules sur leurs chaises et j'ai dit: "Jouez aux échecs maintenant!" Et presque automatiquement, Spassky a joué le premier coup, 1.d4, le même qu'il avait joué dans la première partie."

Au début, Fischer se demande encore s'il doit rester ou partir. Mais à 05'09, il prend son ♞ et le place en f6. Son désir de jouer aux échecs a pris le dessus. Le match de championnat du monde a été sauvé. Les spectateurs dans la salle principale applaudissent à tout rompre. Les joueurs, cependant, ne peuvent pas les entendre.

La troisième partie n'a été couverte que par une seule caméra, que Fischer a veillé à ne pas déplacer.

Dans le couloir, le public pouvait regarder l'image granuleuse sur une télévision en circuit fermé, avec un Grand Maître analysant sur un grand échiquier.

Les événements qui viennent d'être décrits constituent le moment psychologiquement décisif de tout le match. En termes de score, Fischer a deux points de retard. De toute sa vie, il n'a jamais battu Spassky. Il avait gâché une position nulle dans la première partie. Et maintenant il a de nouveau les pièces Noires. Quand il entre dans la petite salle des coulisses, son visage est gris-blanc, presque verdâtre. Mais il a joué cette troisième partie pour gagner, pratiquement dès le premier coup, en introduisant très tôt une conception entièrement nouvelle. Il a joué cette partie comme si sa vie entière en dépendait. Et il l'a gagné avec un jeu très complexe. Cela a changé la psychologie des deux joueurs. Fischer s'est prouvé à lui-même qu'il pouvait battre Spassky. Avec les Noirs, qui plus est.

Boris Spassky avec Christian Hesse à Bonn 2007.

Le 21 janvier 2007, Boris Spassky est venu à Bonn pour donner une simultanée. Avant l'événement, lui, Lothar Schmid et le Dr. Helmut Pfleger ont parlé devant un large public des événements et de la psychologie du match de Reykjavik. Ensuite, un petit groupe de personnes, dont Schmid et l'auteur, ont emmené Spassky dîner dans un restaurant local. Je lui ai posé une question précise sur la situation avant le début de la troisième partie à Reykjavik. Il a mentionné que lorsque Fischer a commencé à se disputer avec Schmid et lui a dit de se taire, il aurait dû se lever et dire: "Messieurs, je ne jouerai pas dans ces circonstances. Je m'en vais. Vous pouvez me déclarer forfait, mais je ne joue pas." Fischer aurait été dans une position psychologique très difficile. "Mais j'ai raté cette opportunité."

Voici à quoi ressemble aujourd'hui (2017) la "salle de ping-pong" dans laquelle s'est déroulée la troisième partie.

Comme elle est maintenant utilisée pour des activités comme le ballet, il y a des miroirs sur deux des murs.

Et voici comment le film "Pawn Sacrifice" a reconstitué la troisième manche du championnat du monde.

La couverture de juin 1972 de Chess Life & Review (cliquez pour agrandir) comportait une caricature de Bob Walker, représentant Boris Spassky, consultant Leonid Brejnev et Alexei Kosygin avant le match.

Analyse de la troisième partie

[Event "Reykjavik World Championship"] [Site "Reykjavik"] [Date "1972.07.16"] [Round "3"] [White "Spassky, Boris Vasilievich"] [Black "Fischer, Robert James"] [Result "0-1"] [ECO "A77"] [WhiteElo "2660"] [BlackElo "2785"] [Annotator "Sagar Shah (trad. fr: Paul Kohler)"] [PlyCount "82"] [EventDate "1972.07.14"] [EventType "match"] [EventRounds "3"] [EventCountry "ISL"] [SourceTitle "MainBase"] [Source "ChessBase"] [SourceDate "1999.07.01"] {Ce fut peut-être la partie la plus importante du match. Fischer est mené 2-0, et il n'a à ce moment encore jamais battu Spassky en compétition officiel. Il va non seulement corriger ce bug, mais le faire avec beaucoup de style!} 1. d4 Nf6 2. c4 e6 3. Nf3 c5 $5 {Que faire lorsque vous êtes menés de deux points après deux défaites d'affilée dans un tête-à-tête? Beaucoup de joueurs chercheraient à annuler le plus rapidement possible pour se donner le temps de se remettre dans le bain. Avec la Benoni, Fischer décide de jouer le tout pour le tout. De toute façon il était déjà prêt à rentrer chez lui en cas de nouvel échec.} 4. d5 exd5 5. cxd5 d6 6. Nc3 g6 7. Nd2 $5 {C'est l'une des principales réponses contre le Benoni, et une des armes favorites de l'"imbattable" Tigran Petrosian. Les Blancs jouent de manière positionnelle, construisent un centre fort et, par des coups prophylactiques précis, essaient de réduire à néant le désir de chaos des Noirs qui ont opté pour la Benoni.} Nbd7 8. e4 Bg7 9. Be2 O-O 10. O-O Re8 11. Qc2 {Les Blancs ont joué l'ouverture de façon typique. Le plan de Spassky est de poursuivre avec a4, suivi de ♖a3. Avec cette manœuvre, la ♖ se dégage de la diagonale du ♝g7 et s'avère également utile pour la défense sur la troisième rangée.} Nh5 $5 {Que se passe-t-il? Fischer a-t-il oublié en Islande tous les principes du jeu? Après son fumeux ♝xh2 de la première partie, réédite-t-il une gaffe de débutant en laissant détruire sa structure de ♟ devant son roque si les Blancs prennent le ♞h5? Que nenni! Il s'avérera que ce coup est l'une des plus étonnantes préparations jamais vues au niveau du championnat du monde!} 12. Bxh5 {Prendre le ♞ est, bien sûr, la bonne décision.} gxh5 {Les Noirs ont ces affreux ♟h doublés. Bien qu'optiquement ce soit un désastre, pratiquement ce n'est cependant pas si clair. Les Noirs peuvent utiliser cette structure comme bélier pour pénétrer dans dans la position des Blancs. De plus, la colonne-g semi-ouvertece peut être utilisée pour l'attaque, et, plus important encore, les Blancs ont concéder leur meilleur ♗ dans l'affaire.} 13. Nc4 (13. a4 {avec l'idée ♖a3 pour faire basculer la ♖ sur l'aile-♚ était à considérer.} Ne5 14. h3 f5 15. f4 Nf7 16. Nc4 b6 $132 {[%cal Gc8a6]}) 13... Ne5 14. Ne3 (14. Nxe5 Bxe5 15. Be3 {La façon simple de jouer la position. Mais je pense que les Noirs devraient s'en sortir après} f5 $5 $132) 14... Qh4 15. Bd2 Ng4 16. Nxg4 (16. h3 Nxe3 17. Bxe3 Kh8 $132 {Les Noirs ont déjà un excellent jeu.}) 16... hxg4 {Les Noirs ont résolu leur problème de structure de ♟; ils ont aussi l'avantage de la paire de ♗♝.} 17. Bf4 Qf6 18. g3 Bd7 {Les Noirs sont maintenant pour prendre de l'espace à l'aile-♕.} 19. a4 b6 {Pas de précipitation! ...a6 sera contré par a5. Les Noirs doivent donc commencer donc par ce coup, puis a6 suivi de b5.} 20. Rfe1 a6 21. Re2 (21. e5 $2 dxe5 22. Ne4 Qg6 $17) 21... b5 22. Rae1 Qg6 23. b3 Re7 24. Qd3 Rb8 25. axb5 axb5 26. b4 $6 {Habituellement, le coup b4 est joué pour fixer le ♟b5, mais aussi pour gagner la case d4. Mais ici le ♘ n'est pas près de profiter de la case d4...} c4 $17 {Avec un ♟ passé protégé, les Noirs ont maintenant encore un atout de plus en leur faveur!} 27. Qd2 Rbe8 28. Re3 h5 (28... Bxc3 29. Qxc3 Rxe4 $17 {Fischer tergiverse un peu avant d'opter pour ce gain de ♙, qui est aussi le plan gagnant.}) 29. R3e2 Kh7 30. Re3 Kg8 31. R3e2 Bxc3 32. Qxc3 Rxe4 33. Rxe4 Rxe4 34. Rxe4 Qxe4 35. Bh6 Qg6 36. Bc1 Qb1 37. Kf1 (37. Kg2 Bf5 $19) 37... Bf5 38. Ke2 Qe4+ 39. Qe3 (39. Kf1 Qh1+ 40. Ke2 Bd3+ $19 ) 39... Qc2+ 40. Qd2 Qb3 41. Qd4 (41. Qe3 c3 $19) 41... Bd3+ {Le ♙b4 va tomber. C'est la première victoire de Fischer contre Spassky en compétition! Celle-ci remonta le moral de l'Américain, qui pense maintenant qu'il peut battre Spassky dans ce match et devenir champion du monde. Cette partie est restée dans les annales en particulier à cause de 11...♞h5!} 0-1

L'analyse et le matériel de Chess Life & Review sont publiés avec l'aimable autorisation de US Chess.

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Après plus de vingt ans passés dans l'organisation du Festival international d'échecs de Bienne (Suisse), Paul Kohler en est maintenant le secrétaire général et le directeur du tournoi fermé des Grands Maîtres (GMT). Depuis septembre 2016, vous pouviez lire ses posts quotidiens et ses tweets pour ChessBase dans la langue de Molière. Dorénavant, c'est sur le portail francophone que vous pouvez lire ses articles.

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