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Interview d'Arkady Dvorkovich
– La bataille pour le titre de champion du monde est terminée. Qu'est-ce qui a été réussi et qu'est-ce qui a moins bien marché en termes d'organisation?
– L'organisation du championnat du monde en même temps que l'Expo de Dubaï a été un grand succès. Cela a aidé les médias et les spectateurs à manifester un grand intérêt. Tout simplement parce qu'ils étaient nombreux à l'Expo2020. Nous avons pu constater, tant en direct que par le biais de nos canaux médiatiques, à quel point l'engouement était grand. NBC Sport, Match TV et la télévision norvégienne étaient les trois principales chaînes, mais des chaînes d'autres pays ont également couvert l'événement. Le lieu lui-même est magnifique. Le seul bémol était que les joueurs se sentaient peut-être un peu à l'étroit sur la petite scène et qu'il n'y avait pas assez d'air derrière la vitre.
– Les espaces personnels dans lesquels les joueurs d'échecs se retiraient pendant leurs parties étaient également petits.
– À New York, ils étaient plus grands. Ils étaient à peu près les mêmes qu'à Londres. Nous devrions à l'avenir essayer de rendre les espaces plus grands pour les joueurs. Et de préférence avec de l'air frais.
– Cela s'est surtout fait sentir pendant la première partie, lorsque les joueurs ont été distraits par l'odeur. Il est étrange que les travaux d'installation n'aient été achevés qu'un jour avant la première partie.
– La salle devrait bien sûr être prête au moins quelques jours avant le début des parties. Cela devrait être le cas, non seulement à cause des odeurs, mais aussi pour vérifier toutes les fonctions. Il n'y a pas eu de grosses pannes, mais nous avons dû régler des petits détails comme l'odeur gênante entre la première et la deuxième partie.
– Et pourquoi cela s'est-il produit ainsi?
– Malheureusement, la situation était inévitable. Lors de cet Expo2020, un événement chassait l'autre. C'est ainsi que nous n'avons eu le pavillon à disposition que trois jours avant le premier tour. Nous avons essayé de trouver des alternatives, mais nous n'avons rien pu faire. Il n'y avait tout simplement pas d'autres locaux disponibles. Bien que la salle elle-même soit bonne à tous points de vue. Nous avons réussi à y organiser également la cérémonie de clôture, car il n'y a eu que onze parties.
– Mais que se serait-il passé s'il y avait eu quatorze?
– En cas de tie-break, nous n'aurions pas eu le temps d'organiser la cérémonie de clôture dans le même pavillon, car le lendemain matin, nous devions libérer la salle pour l'événement suivant. Cependant, pour les spectateurs, le lieu était formidable. En outre, il y avait de nombreux événements annexes: Championnats du monde scolaire, réunions, tournois entre les pavillons, tournois des pays arabes et des clubs d'échecs locaux.
– Avez-vous été déçu que le championnat s'arrête déjà après onze 11 parties? Je ne parle pas de la défaite d'un compatriote, mais plus particulièrement du point de vue du président de la FIDE.
– Tout le monde était déçu, sauf Magnus, je crois. J'aurais aimé que le combat dure plus longtemps.
– Un sujet qui a agité la communauté échiquéenne: était-il correct de la part de Dubov d'aider un étranger dans un match contre un Russe?
– Premièrement, dans tous les sports, il y a des entraîneurs étrangers. Ce qui est particulier, c'est que l'on savait contre qui Magnus allait jouer.
– Dubov a déclaré dans une interview au Spiegel qu'il avait déjà conclu un accord avec Carlsen avant le Tournoi des Candidats.
– Je ne l'exclus absolument pas. Ils travaillent ensemble depuis longtemps – c'est leur affaire privée. Pour Daniil, il était important de travailler avec Magnus, entre autres pour son propre développement professionnel. Il a accepté de le faire, même si cela visait ici un joueur d'échecs russe. C'est une question de choix personnel. Je ne le ferais pas. Pour moi, il est important d'être dans l'équipe de mon propre pays.
– Demander l'expulsion de Dubov de l'équipe russe, est-ce excessif?
– C'est totalement exagéré.
– Sait-on si Dubov sera sélectionné pour le Grand Prix de la FIDE? Est-ce qu'un autre joueur d'échecs doit se retirer pour cela?
– Oui, Daniil est la première réserve, si je me souviens bien. Il y a aussi deux wildcards. L'une de ces invitations vient des organisateurs et l'autre du président de la FIDE.
– Avez-vous déjà une idée de qui ce sera?
– Nous en discutons avec World Chess afin de ne pas prendre la même décision. Nous l'annoncerons bientôt.
– Un joueur russe sera-t-il invité de votre côté?
– Disons que tout le monde s'accorde à dire qu'il y a de fortes chances que l'une des deux wildcards revienne à un Russe.
[Note du traducteur: entretemps, Hikaru Nakamura a été nommé par le président de la FIDE et Daniil Dubov par World Chess]
– Quelle est la probabilité que le Grand Prix ait lieu à la date et aux endroits prévus – à Berlin et à Belgrade?
– Pour l'instant, rien ne peut être garanti. Compte tenu du fait que le tournoi n'accueille que peu de participants, j'espère qu'il n'y aura pas de problèmes. En ce qui concerne la Serbie, je suis très confiant, alors que l'Allemagne est un pays plus difficile à cet égard. En tout cas, les conditions actuelles ne laissent pas présager d'un report.
– Et si Berlin doit passer son tour, Belgrade pourrait-elle organiser l'ensemble du tournoi?
– Je n'en suis pas sûr. Je pense qu'il y aura plutôt un lieu de remplacement. La Russie est toujours prête à accueillir un tournoi, quel que soit son niveau. Nous aurions pu, par exemple, organiser le championnat du monde d'échecs rapides et de blitz, mais nous n'aurions alors plus pu l'appeler championnat du monde à cause des sanctions de l'AMA. Nous aurions dû lui donner un autre nom, nous avons donc décidé de le déplacer à Varsovie.
– Comment va se régler la situation des joueurs qui ont déjà acheté des billets pour le Kazakhstan et qui doivent maintenant se rendre en Pologne?
– Nous cherchons des solutions pour que tous puissent se faire rembourser leurs billets ou les remplacer par d'autres billets. Je suis sûr que nous trouverons un moyen. Nous sommes en contact avec les joueurs et les compagnies aériennes.
– L'Espagne est-elle le seul pays intéressé à organiser le prochain Tournoi des Candidats ou y a-t-il d'autres candidatures?
– Il s'agit plutôt d'informations non officielles. La candidature de l'Espagne n'est arrivée que peu de temps après la date limite, ce qui nous autorise formellement à ne pas la prendre en compte. La décision sera prise par le comité directeur de la FIDE le 27 décembre. Cependant, la proposition de Madrid est une bonne offre.
– Vous avez mentionné des informations non officielles sur d'autres candidatures qui souhaitereraient organiser le tournoi. D'où proviennent-elles?
– De différentes régions. Aussi bien du Moyen-Orient que d'Amérique. Mais nous ne pouvons pas en dire plus; pas avant que ce soit officiel. Nous réfléchissons également au lieu où se dérouleront les compétitions féminines – Tournoi des Candidates et match du championnat du monde.
– L'expérience du match de Dubaï vous amène-t-elle à réfléchir au format? En termes de nombre optimal de matches ou autre chose ?
– Nous avions ici le plus gros budget, nous pouvions donc nous permettre un format long. Nous pensons que c'était la bonne décision en ce qui concerne le nombre de parties. C'est plus exigeant et cela augmente la probabilité d'erreurs. Ici, nous avons vu ces erreurs au milieu du match, mais s'il n'y en avait pas eu, elles seraient arrivées plus tard, vu la longueur de la compétition. Les avis sont partagés sur le calendrier. Certains pensent qu'il faudrait revenir à un jour de congé après deux matches, et le changement de couleur après la septième partie pour des raisons de symétrie. Il y a beaucoup de discussions à ce sujet.
– Quelle est votre tendance?
– Les deux formats ont leurs avantages et leurs inconvénients. Dans la version qui a eu lieu à Dubaï, il y a une plus grande fatigue chez les joueurs. C'est mauvais pour eux, mais bon pour les spectateurs. Et il ne faut pas oublier que nous avons programmé les matches le samedi et le dimanche. Ce n'est pas possible avec un calendrier où un jour sur trois est un jour de congé.
– La cadence est-elle également un sujet de discussion?
– Oui. Nous discutons de l'opportunité d'établir des règles identiques pour tous les tournois officiels: la Coupe du monde, le Tournoi des Candidats et le match du Championnat du monde.
– Quelles sont les préoccupations? Qu'est-ce qui empêche leur uniformisation?
– C'est que, traditionnellement, il n'y a pas de majorité claire. Et dans ce cas, il est plus simple de laisser les choses en l'état. Dans le cas contraire, tout changement entraînera des critiques. Il s'agit maintenant de discuter soigneusement et de trouver un consensus.
– Les spectateurs et les chaînes de télévision ont du mal à suivre une partie de sept heures. Ne devrait-on pas, pour cette raison, opter pour un contrôle du temps plus court?
– Je ne l'exclus pas du tout. D'un autre côté, nous avons assisté à la plus longue partie de Coupe du monde jamais disputée à Dubaï. Rien que cela a suscité un grand intérêt.
– Dans quelle mesure avez-vous été satisfait de l'aspect financier du match à Dubaï? À quel point a-t-il été lucratif ou coûteux?
– Nous sommes satisfaits. Tout d'abord, nous sommes reconnaissants envers nos partenaires d'Expo2020, qui ont financé presque entièrement la compétition – environ 90% du budget. Ils sont devenus principal investisseur et ont reçu, je l'espère, une contrepartie en termes de popularité de l'événement. De nombreux invités sont venus, les discussions ont été nombreuses et la télévision a beaucoup parlé de l'événement. Pour Expo2020, il est important que l'on parle de l'exposition partout, y compris dans le cercle des échecs. C'est un bon canal pour obtenir un retour sur investissement. Nous avons également attiré d'autres sponsors et avons pu organiser des activités supplémentaires: des tournois, des conférences, etc. Nous n'avons définitivement pas été négligés. Tant du point de vue visuel que du point de vue marketing et financier.
– La Fédération va-t-elle gagner de l'argent avec les droits de diffusion?
– La télévision norvégienne a payé pour cela depuis longtemps. Il en va de même pour Chessable et chess.com. Les sommes qui y sont versées sont assez élevées, mais elles sont affectées à d'autres activités – l'argent n'était pas spécifiquement destiné au match de Dubaï. Chessable verse de l'argent à une académie où étudient des enfants et des jeunes talentueux du monde entier. Nous avons organisé un camp d'entraînement aux Émirats arabes unis pour les entraîneurs de cette académie. Il n'est pas nécessaire d'adopter une approche linéaire du budget. Il y a une correspondance, et ensuite il y a le revenu supplémentaire lié à cette correspondance.
– Avez-vous une idée de l'argent que vous avez gagné avec la vente des billets?
– Les chiffres définitifs ne sont pas encore connus. Nous avons gagné environ $5'000 par partie. Cet argent est versé au budget général, qui sert à financer différents projets. Ce n'est pas une somme négligeable. C'est comparable à ce que nous dépensons en une année pour soutenir les vétérans.