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Dans le cadre d'une série d'événements vibrants impliquant des joueurs d'échecs suisses, des enfants, des politiciens, des fonctionnaires et des personnes de tous horizons, la Suisse a célébré le 100e anniversaire de la FIDE avec élégance et enthousiasme, en restant fidèle à l'esprit du jeu et à son attrait universel.
La Suisse est un pays qui a une histoire importante en matière d'échecs. En tant que siège officiel de la FIDE (situé à Lausanne), elle occupe une position prestigieuse dans le monde des échecs. En outre, le premier trésorier de la FIDE était suisse et la Fédération suisse des échecs (FSE), fondée il y a 135 ans, est antérieure à la FIDE elle-même. La Suisse a accueilli deux Olympiades d'échecs (1968 et 1982), un match de championnat du monde (2004) et de nombreux tournois d'échecs importants. Elle a accueilli le grand Viktor Korchnoi et est également connue pour le format de tournoi au "système suisse".
Pour la première fois dans l'histoire de la capitale, une cérémonie de style olympique s'est déroulée à Berne – lorsque le président de la FIDE, Arkady Dvorkovich, a porté la torche qui a allumé la flamme sur la Bundesplatz, la place centrale de la ville, devant le bâtiment du Parlement – le siège du pouvoir politique en Suisse.
Au son grave et mélodieux du cor des Alpes, comme pour annoncer la descente des montagnes de Caissa, la torche a été portée à travers le centre de Berne, devant les spectateurs ébahis.
Arkady Dvorkovich a remercié Berne, la FSE, les fonctionnaires suisses et tous les passionnés d'échecs d'être venus contribuer à cette célébration. Il déclara:
Nous nous sentons vraiment chez nous en Suisse, et nous espérons que cet événement contribuera à intéresser et à impliquer davantage de personnes dans les échecs.
La cérémonie de la flamme a été le point de départ de plusieurs événements spéciaux qui ont eu lieu à Berne ce jour-là.
La célébration comprenait également un message de bienvenue de la présidente de la Fédération suisse, Viola Amherd, qui a remercié la FIDE pour sa "loyauté envers la Suisse", ayant maintenu son bureau à Lausanne depuis sa fondation en 1924.
Mme Amherd a souhaité à tous une "merveilleuse fête de famille", rappelant la devise de la FIDE "Nous sommes une seule famille" (gens una sumus) et ajoutant: "Nous voulons que la famille continue de s'agrandir".
Pour commémorer le 100e anniversaire de la FIDE, la Poste suisse (qui fête le 175e anniversaire de sa création) a émis un timbre spécial de première classe conçu par l'illustratrice lausannoise Catherine Pearson, qui a été présenté sur la Place fédérale par le directeur de la société, Christian Levrat. Homme politique suisse de premier plan depuis de nombreuses années, M. Levrat est également un joueur d'échecs passionné.
Dans son discours, Levrat a déclaré:
Après une nuit passée à regarder le Tournoi des Candidats à Toronto [...] ce timbre est un témoignage de la riche histoire de la FIDE. Catherine Pearson a créé un timbre aux couleurs vibrantes qui rayonne de joie. Les pièces d'échecs abstraites et géométriques se croisent et s'entrelacent, nous rappelant le calcul infini des variantes en s'asseyant sur l'échiquier. Je crois que c'est un grand succès et je voudrais remercier l'artiste et la Fédération suisse des échecs pour leur coopération.
En remerciant la Poste suisse pour son cadeau, le président de la FIDE, Arkady Dvorkovich, a reconnu la valeur de ce geste pour l'ensemble de la communauté échiquéenne, notant que
c'est un beau timbre, moderne – mais qui montre aussi l'histoire. La FIDE et la Poste suisse ont la même mission: relier les gens. Désormais, le timbre appartient au monde entier. C'est un énorme cadeau pour toute la famille des échecs et il perpétue la tradition d'émettre des timbres postaux qui rendent les échecs visibles pour les gens du monde entier. Merci!
C'est la deuxième fois que la Suisse émet un timbre sur les échecs. Le premier a été émis en 1968 pour célébrer l'Olympiade de Lugano.
Fidèle à la tradition échiquéenne, la célébration bernoise a donné lieu à une simultanée sur 32 échiquiers, animé par l'ancienne championne du monde, Alexandra Kosteniuk, et l'un des plus grands joueurs suisses, Werner Hug, qui fut champion du monde junior en 1971 et champion suisse en 1975.
Le show a duré 90 minutes et les adversaires se sont révélés difficiles, Kosteniuk et Hug ayant tous deux perdu une partie. S'en est suivi un banquet réunissant les responsables de la FIDE et de la Suisse ainsi que des invités de marque, dont l'ancien champion du monde Vladimir Kramnik et l'un des meilleurs joueurs mondiaux des années 1980, Artur Yussupov.
Au cours de la soirée, Vladimir Kramnik a prononcé un bref discours dans lequel il a partagé ses souvenirs des échecs en Suisse – "C'était il y a un certain temps et une vingtaine de kilos en mois" se rappelle-t-il en évoquant le fameux match de championnat du monde qui l'a opposé à Peter Leko en 2004 dans la ville pittoresque de Brissago, au Tessin.
Les échecs sont reconnus comme un sport en Suisse et, ces dernières années, leur visibilité s'est accrue grâce à la FSE, actuellement dirigée par André Vögtlin – économiste de profession – qui est également un passionné d'échecs. Il explique:
La stratégie de la Fédération suisse des échecs est d'augmenter le nombre de membres car nous avons un problème démographique. Nous voulons aplanir la hiérarchie des âges.
J'ai lancé un projet intitulé Generation CHess, et après avoir enregistré une amélioration de 20% en deux ans, nous avons rebaptisé le projet The New Generation. C'est dans cet esprit que nous avons pensé à participer à la célébration du FIDE100 en organisant une fête des échecs. Cette fête ne s'adresserait pas seulement à nous, mais à l'ensemble du monde des échecs, aux joueurs d'échecs en Suisse et à la nouvelle génération d'échecs partout dans le monde. Nous avons travaillé pendant un an sur ce projet, avec le soutien de la FIDE, et nous sommes heureux d'y être parvenus.
M. Vögtlin participe également à plusieurs autres initiatives dans le domaine des échecs, qu'il s'agisse des échecs pour les enfants déplacés au Kenya, de la tentative de la FIDE d'établir un record du monde Guinness aux échecs ou de la recherche d'une meilleure combinaison entre le football et les échecs. Le président de la FSE de conclure:
La Suisse est un bon endroit où nous pouvons lancer tous ces projets et faire beaucoup de travail, alors je me réjouis du chemin à parcourir.
Le président du Comité olympique suisse, Jürg Stahl, a remis une couronne d'or à Vögtlin en reconnaissance de son travail. Ce dernier a prononcé un discours dans lequel il a loué le rôle de la FSE dans la promotion du jeu d'échecs en Suisse.
Outre la célébration du centenaire de la FIDE, la cérémonie de Berne a également commémoré les 50 ans de la création de la Fédération suisse des échecs de la jeunesse (FSEJ).
S'adressant aux invités de la célébration et au public d'échecs à l'Hôtel Bellevue Palace de Berne, Michael Hochstrasser, le président de la FSEJ, a donné un exemple concret de la manière dont les échecs peuvent jouer un rôle pour aider les jeunes d'aujourd'hui:
Les jeunes sont exposés à trop de distractions. Le multitâche est un mot clé de notre époque. En même temps, les jeunes font leurs devoirs, discutent des derniers événements à l'école tout en écoutant de la musique et en écrivant des messages sur les médias sociaux. En apprenant les échecs, les enfants apprennent à se concentrer et à lutter contre les distractions, mais ils peuvent aussi apprendre à analyser leurs erreurs et à avoir une pensée analytique.
M. Hochstrasser a souligné un autre aspect des échecs qui est pertinent pour le monde d'aujourd'hui et qui a également des liens avec la tradition suisse des échecs.
En parlant de la Schwingen (ou lutte suisse, qui est considérée comme un sport national dans le pays), Hochstrasser a expliqué que les deux adversaires ont pour objectif de jeter l'autre personne au sol avec de la sciure de bois. Mais:
Après le match, en signe d'amitié et de paix, le vainqueur essuie la sciure sur les épaules et le dos de son adversaire. Aux échecs, nous avons une tradition similaire: après la partie, le vainqueur et le perdant s'assoient généralement ensemble pour analyser la position et échanger des idées.
Il ajoute que le monde d'aujourd'hui peut grandement bénéficier de cette pratique, en encourageant les adversaires à se parler même après la partie aussi acharnée qu'elle fut.
Alex von Graffenried, le maire de la capitale suisse, a déclaré:
Nous n'avons jamais eu un tel événement à Berne, ni en Suisse.
Il a fait remarquer que la ville possède "le plus grand nombre de jardins d'échecs publics de Suisse" et qu'elle prévoit d'en ajouter d'autres.
Je suis toujours impressionné par la façon dont les échecs peuvent rassembler différentes générations, personnes et classes sociales. C'est exactement ce que nous voulons pour notre ville. Les échiquiers publics de Berne sont un grand succès et nous allons envisager d'en installer encore plus, afin d'inciter les jeunes à jouer aux échecs.
La célébration du 100e anniversaire de la FIDE s'est achevée par un dîner au cours duquel d'éminents invités de la FIDE et de la communauté échiquéenne suisse ont été récompensés par des prix en signe de gratitude pour leurs contributions et leur dévouement à l'avancement des échecs.
Le président de la FIDE, Arkady Dvorkovich, a remercié les organisateurs pour leur soutien et a souligné l'importance de la Suisse en tant que "pays largement neutre" et sa valeur pour la communauté mondiale des échecs.
La cérémonie s'est terminée par un spectacle de tango captivant, où la musique, les rires et l'esprit d'amitié se sont mélangés sans heurt, faisant écho à l'essence des échecs: nous faisons tous partie d'une seule et même famille.
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