.jpeg)
Le A vient d'entrer dans le Signe du h.
Il y a deux Signes dans le zodiaque qui dépendent du dieu de la guerre E (Mars), ce sont le a (Bélier) et le h (Scorpion). La différence la plus profonde entre ces deux guerriers réside dans le fait que le premier attaque avec plaisir. Il n'a pas besoin d'une occasion particulière, il aime se battre à tout moment, que ce soit physiquement, verbalement ou de toute autre manière. Le second, quant à lui, n'agit pas, il préfère réagir. Cet arachnide ne pique pas simplement par plaisir ou par méchanceté. Il doit se sentir menacé – c'est alors qu'il lève son dard venimeux ...
Alexander Grischuk est, avec Ding Liren, un autre h qui a réussi à franchir le mur magique des 2800 cotes. | Photo : David Llada.
"Voilà, aha! 1. e4. J'ai compris. C'est donc ça que tu me fais?!!", disent les yeux dangereux. "Eh bien, tu l'as bien cherché. Tu vas voir ce que ça va te rapporter ...".
Qu'elle soit assise devant l'échiquier dans un tournoi prestigieux ou en pantoufles à carreaux dans la cuisine du salon domestique, pour une personnalité du h, les échecs (tout comme la vie en soi) ne sont pas un jeu d'enfant, mais un combat sanglant. C'est une question de victoire ou de défaite – soit de vie ou de mort. Il n'y a rien entre les deux. Un vrai h ne fait pas de prisonniers. Il est là pour écraser son adversaire.
La première chose qu'il fait est donc de menacer son adversaire avec la magie de ses yeux.
Le champion du monde Mikhail Tal regardait le plus souvent son adversaire droit dans les yeux pendant qu'il jouait. | Photo : Dutch National Archive
Un exemple parfait de ce type de joueur fut Michail Tal, né un 09 novembre, et champion du monde d'échecs de 1960 à 1961. On disait de lui qu'il possédait un 'regard hypnotique' avec lequel il déstabilisait complètement ses adversaires, lui permettant de réussir des sacrifices autant audacieux que douteux. Tal scrutait son adversaire avec ses immenses yeux sombres jusqu'à lui donner le tournis. Le GM américain Pál Benkő (un natif du d (Cancer), Signe particulièrement sensible) perdit contre lui ses trois premières parties au Tournoi des Candidats de 1959 en Yougoslavie. Il expliqua que ce regard l'anéantissait; à la quatrième ronde, le natif d'Amiens et d'origine hongroise se présenta avec des lunettes de soleil très noires pour s'en protéger. Cela n'a pas suffit: après que Benkő ait refusé la nulle proposée, le natif de Riga (comme Nimzowitsch!) forçait des échecs perpétuels. Au terme de la partie, il se délectait en déclarant: "Si je veux gagner contre Benkő, je gagne; si je veux faire nulle contre lui, je fais nulle..."
Le Noir est la couleur du h – du point de vue astrologique, mais aussi si l'on se place du point de vue des échecs. Certes, les joueurs h sont également redoutés pour leurs attaques meurtrières. Et pourtant, de par leur nature, ils sont moins des joueurs d'attaque que de défense dangereusement profonds (voir le dard empoisonné) .
Par exemple, Le GM autrichien Ernst Grünfeld, né un 21 novembre, yeux perçants derrière des lunettes rondes, a cherché en 1921, après plusieurs défaites, une manière de jouer prometteuse avec les Noirs contre le Gambit Dame, inventant la célèbre défense qui porte son nom et est encore toujours activement pratiquée.
Le spécialiste des ouvertures, Ernst Grünfeld. | Photo: Ernst Grünfeld à Beverwijk en 1961, Archives nationales néerlandaises.
Son compatriote, le Maître d'échecs et journaliste Hans Müller, a joliment décrit, dans un article du Wiener Zeitung de 1924, comment deux de ses contemporains, à savoir Grünfeld et Alexandre Alekhine (né un 31 octobre et champion du monde de 1927 à 1935 et de 1937 à 1946, au regard démoniaque avec ses yeux bleus perçants), tous deux h, avaient l'habitude de massacrer leurs adversaires:
Alexandre Alekhine est né le 1er novembre 1892, ou le 31 octobre. Dans tous les cas, il était un vrai h et est resté champion du monde jusqu'à sa mort (1946). | Photo : Domaine public via Wikimedia Commons.
"Si Alekhine préfère l'assaut en bataille rangée, Grünfeld cherche à se rapprocher de son adversaire à l'aide de la méthode non moins efficace du minage, pour finalement l'étrangler de manière appropriée en bloquant l'arrivée d'air".
José Raúl Capablanca a longtemps été considéré comme invincible, avant qu'il ne perde son titre de champion du monde, en 1927, contre Alekhine, encaissant six défaites. | Photo : Domaine public via Wikimedia Commons.
Si l'on regarde les statistiques et l'histoire des échecs, c'est un fait marquant qu'aucun autre Signes du zodiaque n'a su se défendre avec autant de succès que le h, à commencer par des légendes comme le Cubain José Capablanca, né un 19 novembre, champion du monde de 1921 à 1927. Il ne ne fixait pas seulement ses yeux dangereux sur son adversaire, mais aussi de temps en temps sur de belles spectatrices, auxquelles il aimait offrir du chocolat au terme du tournoi. Un autre champion du monde h, Ding Liren, né un 24 octobre, est aussi un dur à cuire, avec son regard mystérieux de ses yeux noirs en amande).
Le nouveau champion du monde, le h Ding Liren. | Photo: Amruta Mokal.
Quelle tactique pourrait permettre de vaincre un h aux échecs? Pour le savoir, il faudrait en être un soi-même...
Celui qui a les Blancs a généralement un petit avantage... sauf s'il est h. Ci-joint quelques magnifiques victoires des Noirs par des h:
Aaron Nimzowitsch |Photo: John Graudenz
Un lecteur de ChessBase a demandé, à juste titre, pourquoi Aaron Nimzowitsch, né le 07 novembre, manquait dans le texte sur la tactique des h. Ce champion au regard aussi perçant qu'intimidant fut pourtant typiquement un de ces défenseurs acharnés – n'a-t-il pas immortalisé, avec les Noirs bien sûr, la technique du zugzwang: